En la fête de l'Ascension du Seigneur, le Pape a dirigé la récitation du Regina Coeli, une fois de plus depuis le balcon du Palais Apostolique. "Aujourd'hui, en Italie et dans d'autres pays, a commencé le Saint-Père, nous célébrons la solennité de l'Ascension du Seigneur. Le passage de l'Évangile (Mc 16,15-20) - la conclusion de l'évangile de Marc - nous présente la dernière rencontre du Ressuscité avec les disciples avant qu'il ne monte à la droite du Père".
Un adieu joyeux
"Normalement, commente François à propos de l'Évangile de l'Ascension, les scènes d'adieu sont tristes, elles provoquent chez ceux qui restent un sentiment de perte, d'abandon ; mais cela n'arrive pas aux disciples. Malgré leur séparation d'avec le Seigneur, ils ne sont pas découragés, ils sont même joyeux et prêts à partir comme missionnaires dans le monde".
Le Pape a réfléchi à cette scène saisissante : " Pourquoi les disciples ne sont-ils pas tristes ? Pourquoi devrions-nous nous réjouir nous aussi de voir Jésus monter au ciel ? Parce que l'ascension complète la mission de Jésus au milieu de nous. En effet, si c'est pour nous que Jésus est descendu du ciel, c'est aussi pour nous qu'il monte".
"Après être descendu dans notre humanité et l'avoir rachetée, il monte maintenant au ciel, emportant notre chair avec lui. À la droite du Père est assis un corps humain, le corps de Jésus, et dans ce mystère, chacun de nous contemple son propre destin futur. Il ne s'agit pas d'un abandon, car Jésus reste pour toujours avec les disciples - avec nous - sous une forme nouvelle".
Une nouvelle présence
Le Pape a approfondi le sens de la nouvelle présence du Seigneur après son Ascension au Ciel : "Et quelle est cette nouvelle présence du Seigneur après son Ascension ? Nous en voyons un aspect important dans le commandement qu'il donne à ses disciples avant de prendre congé : " Allez dans le monde entier et proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création " (v. 15). Jésus continue d'être dans le monde par la prédication de ses disciples. L'évangéliste nous dit en effet que, juste après l'avoir vu monter au ciel, "ils sortirent et prêchèrent partout" (v. 20). Nous savons que cela se produit après l'effusion du Saint-Esprit. Grâce à cette puissance divine, chacun de nous se voit confier la tâche de témoigner de Jésus entre sa résurrection et son retour définitif.
"Cette mission, souligne François, peut nous sembler disproportionnée, trop grande par rapport à nos pauvres forces, nos limites et nos péchés. Et c'est effectivement le cas. Mais l'Évangile dit : " Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la parole par les signes qui l'accompagnaient " (v. 20). L'évangélisation, même si elle est ardue, fatigante et dépasse les capacités humaines, sera aussi vraie et efficace que chacun d'entre nous - et toute l'Eglise - permettra au Seigneur de travailler en lui et à travers lui.
Instruments de l'Esprit
" C'est ce que fait l'Esprit Saint : il fait de nous des instruments à travers lesquels le Seigneur peut agir. Nous pouvons ainsi être les "cinq sens" du corps de Jésus présent de manière nouvelle dans le monde : être ses yeux, ses mains, ses oreilles et sa voix, son goût et son odeur".
"Ainsi, à travers nous aussi, a conclu le pape, le Christ peut voir les besoins de ceux qui vivent oubliés et exclus ; toucher et guérir ceux qui sont blessés ; entendre le cri de ceux qui n'ont pas de voix ; prononcer des paroles de tendresse, d'espérance ; sentir où se trouve l'odeur désagréable du péché et le doux parfum de la sainteté".